La gentillesse des gens d'ici

Depuis mon arrivée, l'accueil est génial. À part quelques mendiants, toujours les mêmes, dont un unijambiste en fauteuil qui me « roule » après dès qu'il m'aperçoit, même à quelques centaines de mètres de distance, la ville de Cayenne est plutôt agréable. Pourtant, la Guyane n'est pas la destination privilégiée par les Français de la métropole, comme on dit ici. C'est un département moins apprécié que les îles de la Guadeloupe ou de la Martinique.

Sur le plan professionnel, tout le matériel qui provient de Paris pour faire la lutte au Sida, ne convient pas nécessairement aux particularités des groupes distincts qui vivent en Guyane. Mon travail de formateur consiste donc en l'accompagnement de campagnes de communication qui leur permettra de créer des messages qui s'adressent mieux aux cibles visées, comme par exemple des membres de la communauté haïtienne, avec leur culture et leurs valeurs tellement différentes des Français de France. Il y a aussi des communautés chinoises, brésiliennes, amérindiennes... avec qui il faut communiquer différemment. Il y a aussi un Carnaval de Guyane, qui se déroule sur neuf semaines, du début de janvier au début de mars, qui permet aux femmes Touloulou de prendre le contrôle de la fête, particulièrement au « dancing », les soirées de bals masqués, où elles ont la liberté de choisir leur homme pour danser, tout en demeurant incognito. Le reste de l'année, c'est plutôt l'homme qui choisit « ses » femmes, et pas juste pour danser!

J'apprends donc beaucoup tout en donnant cette formation! Et vendredi soir, j'ai été invité par Marie Louise, la coordonnatrice de cette activité, à manger à la maison, moderne et située en haut d'une colline, en compagnie de son mari et de deux autres participants, aussi accompagnés de leur copain ou copine. Nous avons refait le monde toute la soirée autour du traditionnel « ti'punch », à base de rhum agricole, et de mets traditionnels de la région, comme du poulet boucané. Je me sens vraiment privilégié.